Les armes de marine sont de deux types: les armes individuelles dénommées armes de poing et les armes lourdes et collectives constituant l’artillerie.
Les armes de poing regroupent deux types d’armes: les armes blanches et les armes à feux.
On distingue les armes blanches de combat des armes blanches d’apparat.
Les armes blanches de combat furent principalement les sabres, les haches d’abordage et les poignards dits « abordeurs ».
Concernant les sabres, ils furent de deux types :
1) les sabres de bord appelés sabres d’abordage ou « cuillèrs à pot » du fait de la ressemblance de forme entre leur garde enveloppante et les grosses cuillères des marmites. "En deux coups de cuillères à pot" est l'expression populaire qui traduit la rapidité avec laquelle une tache est exécutée, elle ne doit pas nous faire oublier qu'en d'autres temps elle signifiait qu'en deux coups de sabres d'abordage on pouvait passer rapidement de vie à trépas.
2) Les briquets des troupes de la Marine.
Les lames, les montures, les fourreaux ont subi nombre de modifications au fil du temps. On distingue les armes réglementaires de celles qui ne le sont pas. On retiendra les dates de 1811 et 1833 qui furent charnières dans l’évolution de ces armes.
Les lames des modèles conventionnels portaient gravées à la presse et près du talon une ancre posée de biais sur chacun des plats. Sur le plat des lames étaient portés, gravés à l’acide, le nom de la manufacture ainsi que marques et poinçons.
Les principales manufactures d’armes blanches se situaient à Tulle, à Saint Etienne, à Charleville, à Maubeuge à Châtellerault et pour la plus importante à Klingenthal.
Armes blanches d’apparat et de récompense.
Au même titre que les ornementations vestimentaires, les officiers disposaient d’une arme d’apparat réglementaire propre à leur grade. Les épées, alors qu’elles ne sont pas adaptées au combat sur le pont des bâtiments en sont le principal exemple. Les armes de récompense offertes aux officiers qui s’étaient distingués ainsi qu’aux grands dignitaires de la marine étaient l’œuvre généralement unique des meilleurs armuriers et orfèvres.
Peu ou prou de différences existent entre les armes à feu de marine et les autres.
Le bronze du canon, de la calotte de crosse, de l’embouchoir et même la présence d’un crochet de ceinture ne suffisent pas à identifier de façon formelle une arme de marine. Il en est ainsi pour les tromblons ou espingoles, les fusils et les pistolets. L’analyse détaillée comme celle des marques et poinçons portés sur les armes permettent seules d’en certifier la nature.
Une observation simple des principes de mise à feu permet de situer l'âge aproximatif de l'arme.
En remplacement des systèmes à rouet, les platines à silex apparurent au milieu du 16ème siècle. Dans ce cas, un silex fixé entre les mâchoires du chien produisait au moment du tir une étincelle qui enflammait la charge. Les platines à percussion ou à piston datent du début du 19ème, elles se généralisèrent en 1840. Si la forme générale du chien était conservée, le silex était lui remplacé par un embout qui lui venait frapper une amorce qui en s’enflammant mettait le feu à la poudre placée à la base du canon. De par les similitudes entre les deux systèmes, nombre d’armes à silex furent modifiées en armes à percussion. Ce système à percussion perdurera jusqu’en 1836, il fut remplacé par un système de balle à broche et en 1870 remplacé par un système à cartouche et amorce à percussion centrale.
Calibres - Projectiles - Chargement
Le calibre d’une pièce d’artillerie correspondait au poids mesuré en livres des boulets qu’il envoyait. Ainsi une pièce de calibre 6 envoyait des boulets de 6 livres soit de 2,7 kg et une pièce de calibre 30 des boulets de 30 livres soit de 13,5 Kg.
Par ailleurs à titre d’exemple, un canon long de 30 pesait environ 3100 Kg, mesurait environ 2,70m (Poids et longueurs varièrent suivant les modèles et les époques), nécessitait des charges d’environ 5kg de poudre, tirait à des distances d’environ 1600 mètres.
Plusieurs types de projectiles étaient utilisés en fonction des dégâts que l’on voulait occasionner au bateau ennemi. On tirait avec des boulets pleins sur les coques, avec des boulets ramés, appelés anges à deux têtes, constitués de deux demi-boulets reliés par une barre de fer ou par une chaine, dans le gréement. On tirait avec de la mitraille pour disséminer l’équipage, avec des boulets « rouges » portés jusqu’à l’incandescence pour mettre le feu. Plus tard on inventa les obus explosifs, Ils étaient tirés « en cloche » par les caronades et canons-obusiers puis dès 1833 par des canons qui eux permettaient d’effectuer des tirs tendus. Les dégâts ainsi provoqués par ces tirs tendus d’obus explosifs sur la coque en bois des bâtiments avaient un effet dévastateur. La parade fut alors de construire des navires protégés par une cuirasse.
Avant le retour des pièces d’artillerie à culasse, le chargement se faisait par la gueule.
On introduisait une gargousse, charge de poudre contenue dans un sac de toile, au fond du canon, puis une première bourre enfoncée avec un refouloir puis le projectile et enfin une deuxième bourre.
La gargousse était alors percée avec un dégorgeoir par la lumière de mise à feu qui était ensuite remplie de poudre noire. On réglait le tir et l’on faisait feu. Le canon était débarrassé des résidus de tir avec des brosses et écouvillons montés sur de longs manches.
Couleuvrines - Canons - Caronades
Couleuvrines, canons, caronades sont les plus connues des pièces d’artillerie qui étaient elles mêmes communément appelées "bouches à feu".
Les couleuvrines étaient des petites pièces d’artillerie à canon long. Embarquées sur les bâtiments dès la fin du 16ème siècle, elles étaient montées sur un étrier lui-même généralement enfiché dans le plat bord des pavois.
Elles pouvaient être de différents calibres mais de quelque calibre qu’elles furent elles étaient dans toutes les directions d’une grande maniabilité et leur relative facilité et rapidité d’armement, en faisaient des armes anti-personnel redoutables dont la portée pouvait aller jusqu’à 450 mètres.
Elles étaient appelées « chien vert » du fait de la couleur de l’oxydation du bronze dont, le plus souvent, elles étaient faites.
Les canons étaient montés sur de forts chariots à roulettes appelés affuts. Les canons étaient amarrés aux parois de la coque par de forts cordages appelés bragues. Ceux-ci permettaient de stopper les canons après un tir dans la phase de recul.
Les premiers canons furent faits de plusieurs pièces de fer forgé assemblées et maintenues entre elles par des cerclages métalliques. L’utilisation de ces canons étaient excessivement dangereuse, et les accidents dus à leurs éclatements très fréquents. Une grande partie de la force propulsive était perdue du fait des jeux importants entre futs et boulets. Un vent de boulet, d’où l’expression, excessivement violent venait en retour souffler les canonniers. Il pouvait y avoir mort d’homme.
Les techniques de fonderie évoluèrent et il fut rendu possible de produire des canons en bronze qui eux étaient d’une utilisation beaucoup plus sûre pour les servants. Leur fabrication étant très couteuse, ils furent remplacés par des canons en fonte d’acier dès lors où l’on sut forer des fûts de diamètre important.
Les caronades pouvaient faire partie de l’armement des gros bâtiments mais c’étaient surtout les pièces d’artillerie de prédilection des unités de faible tonnage. En effet, plus les bateaux étaient petits, moins larges et spacieux étaient leurs ponts et l’avantage des caronades étaient d’être monté sur un affut fixe et, de ce fait, de ne pas avoir de recul et au final de prendre moins de place qu’il en fallait pour un canon.
Plus gros étaient les bâtiments, plus importants étaient leur armement.
Les bâtiments étaient classés par catégorie et de la plus petite à la plus grande il y avait les canonnières-bricks, les bricks-avisos, les corvettes-avisos, les grands bricks, les corvettes de guerre, les frégates et les vaisseaux.
Les frégates et vaisseaux comportaient eux-mêmes plusieurs classes en fonction de leur taille et de leur armement.
Il est à noter que la classification des bâtiments évolua avec le temps, Il en fut ainsi pour les frégates.
Dans un premier temps le calibre des canons de la batterie principale permettait de désigner le type de frégate. Ainsi une frégate de 12 était plus petite et moins armée qu’une frégate de 18 qui elle portait des canons de calibre 18. Dans un deuxième temps, au milieu du 18ème, sans que la transition n’ait été radicale, les frégates furent classées en fonction du nombre de canons qu’elles portaient. Une frégate de 30 signifiait qu’elle était armée de 30 canons. Plus tard, le nombre total de canons, de caronades et de canons obusiers embarqués permit alors de déterminer une classification par rang, ainsi naquirent les appellations frégates de 1er rang portant jusqu’à 60 pièces d’artillerie, de second rang jusqu’à 50 et de troisième rang jusqu’à 40.
Afin de fixer les esprits, 250 personnes environ constituaient l’équipage d’une frégate de 3ème rang alors que celui d’une frégate de 1er rang pouvait en compter 500.
Les pièces d’artillerie organisées en batterie étaient naturellement positionnées sur les ponts et sur les gaillards avant et arrière et répartis sur les deux bords. Par contre, les canons de chasse pointaient vers l’avant et les canons de retraite vers l’arrière afin de protéger sa fuite.
Pour des raisons évidentes de stabilité, les pièces d’artillerie les moins lourdes étaient placées dans les hauts et les plus grosses et donc les plus lourdes étaient sur les ponts inférieurs. Ce positionnement était rendu possible de par l’existence des sabords qui étaient des ouvertures faites dans la muraille des bâtiments pour laisser passer la gueule des pièces d’artillerie. Les sabords étaient fermés par des mantelets, sortes de volets très lourds, qui assuraient l’étanchéité de la coque d’autant plus importante à garantir que la ligne des sabords était basse au dessus de l’eau et que les bâtiments par forte mer et ou vent fort pouvaient prendre une gite importante. Bien que ce soit foncièrement évident, il est rappelé que les pièces d’artillerie sous le vent, du fait d'une forte gite et donc du fait de l’inclinaison des ponts ne pouvaient quasiment jamais être utilisées. Ce qui est vrai pour les batteries hautes et d'autant plus vrai pour les batteries basses. A défaut de tirer dans l'eau, il y avait grand risque d'embarquer de l'eau par les sabords. On aura compris, par ailleurs, l’importance qu’il y avait à se présenter sur son bon bord lors des combats avec l’ennemi.
En France, avant 1837, il pouvait y avoir sur un même bâtiment des pièces d’artillerie de différents calibres. Soit pour un vaisseau du Calibre 32 ou 36 pour la batterie basse, du calibre 24 pour la batterie d’entrepont, du calibre 18 pour le pont principal, et du calibre de 12 ou de 8 pour les gaillards avant et arrière.
En 1837, on uniformisera l’artillerie et ne sera retenu pour les vaisseaux et frégates que des canons courts et longs de calibre 30, il en sera différemment pour le calibre des caronades qui pouvait être beaucoup plus important et bien sûr pour le calibre des pièces d’artillerie des plus petits bâtiments.
A titre d’exemple, l’ordonnance de Louis Philippe, roi des Français en date de 1837, stipule que les forces navales devaient en temps de paix être constituées de :
40 vaisseaux dont 10 de 1er rang armés de 120 canons, 10 de second rang armés de 100 canons, 15 de troisième rang armés de 90 canons, de 5 de quatrième rang armés de 80 canons.
50 frégates de 1er, second et troisième rang.
220 « bâtiments de guerre de moindre force ».
Cette ordonnance stipule également que :
Un vaisseau de 1er rang doit disposer :
A la première batterie de 32 canons de 30,
A la deuxième batterie de 30 canons courts de 30 et de 4 canons obusiers de 80,
A la troisième batterie de 34 canons obusiers de 30
Et sur les gaillards de 16 caronades de 30 et de 4 canons obusiers de 30.
.....
Une frégate de 3ème rang doit disposer, sur le pont principal de 22 canons courts de 30 et sur les gaillards de 14 caronades de 30.
.....
Un brick-aviso doit disposer de 8 canons de 18 et 2 canons de 12 courts.
.....
BATEAUX D'IDENTIFICATION NAVALE
L’origine de ce type de modèles peut être attribuée à Frederick Thomas JANE (1865-1916) anglais d’origine. Il fut en effet le fondateur des livres de références recensant les navires de guerre de tous les pays du monde. Dénommés, « Jane’s Fighting Ships », ces livres destinés initialement à la marine anglaise décrivaient chaque bâtiment par ses caractéristiques principales, son armement mais aussi par une représentation très fidèle du profil de celui-ci posé sur l’eau. Ces représentations analytiques permettaient aux marins de pouvoir identifier les navires de guerre qu’ils croisaient en mer et de prendre les décisions de barre qui s’imposaient. La première édition de Fighting Ships Jane date de 1898.
Plus tard F.T. JANE conçut un jeu de guerre navale, le JANE's Naval Wargame, qui fut adopté pour la formation des officiers de la marine anglaise. Véritable outil pédagogique aux techniques des batailles navales, ce jeu fut publié pour la première fois en 1903, cette publication fut assortie d’une diffusion très contrôlée et limitée à la Royale Navy.
Le principe premier, de ce véritable jeu de simulation, était de déplacer sur une très grande carte marine le modèle des bateaux engagés dans un combat naval.
Ainsi sont nés les modèles de reconnaissance navale.
Ils furent, par la suite, fabriqués pour des pays, par des entreprises qui étaient sous contrat avec leurs forces navales. Ces bateaux ont pour particularités communes d’être tous représentés tronqués à leur ligne de flottaison comme s’ils étaient posés sur l’eau et d’être de très petites dimensions puisqu’ils étaient généralement à l’échelle 1/1200. A titre d’exemple, le modèle d’un bateau de 100 mètres, à cette échelle, mesure 8,3 cm. (Waterline Model Ship).
Ces bateaux, pièces de fonderie coulées dans des moules, étaient pour la plupart en plomb ou dans l’un des ses alliages. Il est à noter que certains rares fabricants telle que l’entreprise Anglaise BASSETT LOWKE, dès la première guerre mondiale, réalisèrent des modèles en bois comme l’étaient les bateaux utilisés dans le « Jane’s Naval Wargame ».
Certains bateaux, modèles de reconnaissance et d’identification, des fabricants WIKING (Allemagne), TREMO (Angleterre) et FRAMBURG (Etats-Unis) sont représentés dans la base documentaire.
S’ils furent, à l’origine, modèles de reconnaissance navale, ces réductions de navire à très petite échelle « posés sur l’eau » furent aussi fabriquées en tant que jouets, souvenirs de croisière, objets de vitrine.
Accès à la catégorie – Consulter le chapitre « Bateaux miniatures en métal ».
Nautical and maritime items: navy sword, navy hangar, boarding axe, navy pistol, naval cannon
ARTS & MARINE Antiquités - Saint Malo - France
Marine Antiques
Achat - Vente - Expertise
© Tous droits de reproduction interdits
Site conçu et réalisé par GNBP14
Détenteur de copyright inscrit sous le numéro: 00048895