L‘histoire des bains de mer démarre dans les premières décennies du 19ème siècle avec l’arrivée sur nos côtes des grands aristocrates et des artistes reconnus. Ils viennent y passer leurs vacances et se font construire de magnifiques villas dans un style nouveau issu d’un brassage des cultures ou le luxe et l’exubérance n’ont, pour l’époque, pas de limite. Alors qu’ils viennent en villégiature sur nos côtes, il leur faut profiter de la vue sur la mer, des plaisirs de la plage, du yachting mais également des premiers établissements de bains et cures thermales. Ces demeures bordent naturellement nos plus belles côtes et estuaires.
Avec le développement des chemins de fer, plus tard de l’automobile et l’avènement des repos hebdomadaires puis des congés payés, les vacances à la mer se démocratisent et ne sont plus l’apanage de quelques privilégiés.
Au fil du temps, alors que les moyens de transport évoluent le cercle des destinations s’élargit. Partant de Dieppe première station balnéaire française, toutes nos côtes, telle la côte d’opale, la côte d’émeraude, la côte d’azur, sont tour à tour investies.
Les touristes et les vacanciers en nombre achètent des effets et jeux de plage mais également des souvenirs ce qui a pour effet de favoriser l’artisanat local et, très rapidement après, l’activité des tabletiers, imprimeurs, sabotiers et autres manufacturiers de terre-cuites, porcelaines et régules en tous genres.
Bazars, bimbelotiers et baraques à souvenirs installées sur les digues fleurissent dans les stations balnéaires.
Hier oubliés et remisés au plus sombre des greniers, ces objets, pour la plupart naïfs, parfois allégoriques, font aujourd’hui la joie des collectionneurs et amateurs éclairés.
Ces objets sont parfois tout simplement marqués au nom du lieu de villégiature, certains autres parfois marqués, pour en accentuer le caractère solennel voire douloureux, de l’évocation de la rude vie des gens de mer, d’autres enfin, fruits d’une production locale, représentent par eux seuls les traits spécifiques des arts et cultures de la région dont ils sont issus.
Les sculptures en terre-cuite, ont été produites par des artisans sculpteurs tel que Eugène Blot (1830 – 1899) qui tenait échoppe à Boulogne sur mer ou par des manufactures situées à L’Isle-Adam (Val d’Oise) et Villenauxe-la-Grande (Aube). Il est à retenir parmi les manufactures les plus connus les établissements Mauger, Beaugrand, Gélin et Cisterne à Villenauxe-la-Grande ainsi que les établissements Hanne puis Labat à L’Isle-Adam. Ces manufactures eurent recours au talent de nombreux sculpteurs tels que Le Guluche. Cette production de masse était réalisée par moulage, une même sculpture pouvait être réalisée dans des tailles différentes et était généralement peinte.
Parmi les objets les plus fabriqués nous pouvons citer : Les objets du fumeur (pot à tabac, cendrier, porte allumettes), les calvaires et bénitiers, les phares avec ou sans thermomètre, les tirelires, les porte plumes et encriers sans oublier les scènes de genre sur le thème du Sauvetage, de l'Attente, du Retour.
Nombre d’objets vendus dans les bazars étaient en porcelaine.
Limoges par exemple et ses manufacturiers ont produit des phares, des salières, des caves à liqueur, des vinaigriers, souvent rehaussés de couleur et d’or. Ils étaient très souvent agrémentés de transferts portant le nom des cités balnéaires.
Les établissements TEXIER installé à Villenauxe-la-Grande connurent un grand succès avec leurs mouettes à la glacure irisée déclinées dans toutes les positions de vol.
Les naïades ou baigneuses vêtues ou non d’un maillot, souvent représentées dans des positions lascives étaient très souvent de production allemande. Nées au début du 19ème, elles connurent dans les années trente un très grand succès et furent vendues par milliers. Objets de grande distribution, elles ne portent généralement pas de marque de fabrique. Nous citerons Dressel et Kister parmi les plus connus de ces manufacturiers.
Nombre de régions et de manufactures ont produit des souvenirs en faïence.
Pour exemple, les faïenciers Henriot, HB, Keraluc de Quimper ont puisé sans retenue dans le style breton pour produire nombre de Vierges, de Saints et nombre de pièces de services de table et parmi celles-ci les fameux bols au prénom de celui ou celle à qui le souvenir était destiné.
Nombre d’artistes ont collaboré à cette production de masse tel Robert Micheau–Vernez (1907-1989) très connu pour ses danseurs bretons au style très épuré présentés en couples ou en groupes.
De même, les productions bigarrées de Vallauris au style si particulier représentent des fonds marins, des coquillages et poissons. Ces objets, très kitschs, souvent électrifiés faisaient alors office de petites veilleuses.
Sarreguemines et ses garnitures de cheminées représentaient de grands voiliers supports d’une petite horloge.
Dieppe durant plusieurs siècles fut un grand port ivoirier. De ce commerce avec l’Afrique et l’Asie naquit naturellement sur place le travail de l’ivoire. Les ivoiriers furent nombreux. Du fait de la texture même de la matière première et de la grande dextérité et patience des artisans naquirent de véritables chefs d’œuvre. Cadrans solaires, pêcheurs poletais, et très fines maquettes de bateaux sortirent en nombre des ateliers Dieppois.
Voir article connexe :
Maquettes art populaire – Maquettes Dieppoises
On distingue :
D’une part les productions artisanales et locales réalisées à partir des coquillages ramassés sur le littoral même de la région de production. Ces coquilles de praires, moules, et autres coques et amandes, assemblées pour former calvaires, encriers, encadrements de miroir, boites en tous genres sont généralement de facture grossière et naïve. Il en est sensiblement ainsi des objets produits par la maison Creuze à Boulogne sur mer qui, faisant venir ses coquillages de Bretagne et du Cotentin, s’est fait une spécialité des objets réalisés à partir de coquilles Saint Jacques.
D’autre part, les objets réalisés à partir des coquilles, principalement
huitres perlières, haliotides, turbo, troca importées des terres et iles lointaines. Matière première des tabletiers, tels ceux installés à Méru dans l’Oise, ces coquilles furent ainsi gravées, ajourées, sculptées, peintes aux motifs des plus variés sur le thème de la mer par de plus ou moins talentueux artisans.
Voir article connexe : Objets de curiosité - Chapitre:
Objets en coquillage.
Mouettes et bateaux élaborées à partir de cornes de bovins connurent un franc succès. Ces sculptures, grossièrement stylisées, sortirent en grand nombre principalement des ateliers de la région de Saint Claude (Jura).
Les objets et sculptures en régule, sont sensiblement les mêmes que ceux réalisés en terre cuite. Phares, calvaires, cendriers, scènes de genre… Cette production de masse réalisée par des fondeurs qui travaillaient essentiellement la fonte en bronze des objets d’art, prêtaient une plus ou moins grande attention à la réalisation de ces objets. Le rendu des sculptures est plus ou moins fin, il en va de même pour la qualité des patines mis en œuvre.
Le terme « chromo » s’applique aux impressions réalisées par chromolithographie, procédé qui se généralisa à partir de 1840.
Les photographies de l’époque reproduites par chromolithographie permirent de produire des cartes postales, des planches à découper, mais aussi des encadrements représentant les stations balnéaires et leurs plages ainsi que tous lieux d’intérêt touristique. Cadres ronds, rectangulaires de profil simple ou élaboré, verre plat ou bombé, rehauts de gouache et paillettes de nacre étaient utilisés afin de mettre en valeur ces reproductions papier, objets à la base d’une extrême simplicité. Le but fut atteint, ils se vendirent par milliers.
Les sabotiers, voyant leur activité première déclinée, et les tourneurs sur bois se mirent à produire des objets du bord de mer.
Ils fabriquèrent des phares, des boites, des bonbonnières, des portes lettres, des vides poches et autres objets en tous genres d’inspiration bretonne en Bretagne, d’inspiration basque dans le pays basque et de même pour chacune des régions balnéaires.
Ils fabriquèrent aussi des jeux de plages tels les jeux de croquet, en vogue à l’époque, mais aussi des petits chariots à tirer en forme de bateau ou de cabine de bain.
Les petits voiliers ont fait le bonheur des enfants qui les faisaient naviguer dans les mares, bassins de retenue naturelle quand la mer s'était retirée.
Ils étaient fabriqués par des habitants de la côte qui, s’étant essayés à la confection des bateaux pour leurs propres enfants et petits enfants, et vu le succès rencontré, en vendirent au coup par coup au voisinage d’un été qu’étaient les vacanciers. Ces réalisations sont parfois remarquables tant par l’harmonie générale dégagée par ces voiliers que par leurs qualités nautiques.
Ils étaient surtout et en plus grand nombre fabriqués en série par des artisans, installés localement pour certains, ainsi que par de grands manufacturiers. Ils étaient alors commercialisés dans les boutiques de jouets de plage et autres bazars.
Pour plus de détails voir les notes de notre Catégorie Bateaux-jouets.
Nautical and maritime items: terracota, faience, Brittany ceramics
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Nacres et Coquillages : Turbo poli, gravé d'un vapeur à aubes
Huitre perlière peinte d'une pêcheuse de crevette
Coquille d'ormeau (abalone)
Phare veilleuse baromètre - Phare nécessaire à cigarettes
Rond de serviette. Turbo poli , gravé "Dieppe"
Sculpture en régule. Marin à la barre
Eugène Blot (1830-1899) Boulogne sur mer
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Vallauris: Poisson veilleuse
Porcelaine allemande: baigneuse et naïade
Sarreguemines: Garniture de cheminée - forme de bateau - horloge
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