La mer a depuis l’antiquité nourri l’inspiration des créateurs. Les thèmes et sujets traités à travers l’expression de leur art furent nombreux.
Chacun d’entre eux a retranscrit avec sa sensibilité et son style, la beauté, le pouvoir et le mystère que la mer porte en elle
Les dieux, et les personnages des mythologies et légendes ont souvent été reproduits. Etres spirituels, ils incarnèrent des vertus morales et intellectuelles qu’il était bon de rappeler et de louer. Ce fut fait à toute époque.
Les artistes puisèrent dans les mythologies grecques et romaines et représentèrent : Poséidon et Neptune dieux des mers armés de leur trident, Eole dieu des vents, Triton demi-dieu marin représenté tête et buste d’homme avec une queue de poisson, Vénus, déesse de la beauté qui vint au monde debout en sortant d’une coquille de Bénitier et bien d’autres, tels ceux issus de la mythologie bretonne.
Sujets envoutants et intrigants les sirènes furent le sujet de nombre de représentations et d’interprétations. Ces créatures hybrides, ont chez les romains des corps d’oiseau et des têtes de femme. Elles attiraient par leurs chants les marins pour les entrainer vers la mort. Elles ont dans les mythologies nordiques et légendes médiévales des corps de poisson. Nombre de navigateurs, alors qu’ils apercevaient des animaux marins qu’ils ne connaissaient pas, rapportèrent qu’ils croisèrent des sirènes comme le fit Christophe Colomb lui même.
MONSTRES MARINS - DAUPHINS - BALEINES
Avant que ne soient connus et répertoriés tous les grands animaux marins issus du tréfonds de la mer, la seule rencontre fugitive avec l’un d’eux provoquait de l’émoi et de la crainte. Les récits rapportés, transformés de bouche en bouche, fabriquèrent les mythes et légendes autour de ces créatures dont il fut fait de véritables monstres que chacun représentera avec sa propre imagination.
Les dauphins qui se laissaient facilement observer ont, du fait de leur taille, de leur vivacité, de leur familiarité et des facéties dont ils étaient coutumiers, toujours fasciné les esprits. Ils étaient généralement perçus comme des animaux bienveillants.
Les baleines, qui à la surface venaient reprendre souffle, repartaient pour disparaitre dans des abysses impénétrables et mystérieux. Ils suscitèrent nombre de mythes. Les marins appréhendaient les abordages avec ces créatures qui d’un seul coup de queue pouvaient détruire les gouvernails et projeter hors de l’eau les frêles embarcations. Estimés étaient les courageux pêcheurs qui allaient chasser la baleine, armés de simple harpons lancés à la main au contact direct de ces mastodontes des mers.
Si les défaites étaient généralement passées sous silence, les victoires étaient célébrées. Les faits d’arme étaient généralement magnifiés. Officiers de la royale, corsaires, bref tous ceux qui se distinguaient recevaient les honneurs. Quelque soit leurs vertus intellectuelles ou morales, on en faisait des héros.
EXPEDITIONS MARITIMES - DECOUVERTES
Les expéditions et les découvertes furent imagées. Ces représentations portaient en elles l’admiration qui était portée envers ces marins, véritables aventuriers bravant des situations extrêmes. Elles étaient aussi parfois chargées de l’émotion et du rêve suscités par ces contrées lointaines. Elles pouvaient aussi de manière plus prosaïque révéler la fierté et l’orgueil d’avoir conquis ou de posséder de nouveaux territoires sur lesquels on avait désormais une emprise commerciale militaire ou religieuse.
Les prouesses techniques furent vantées et représentées, ce fut le cas pour chacune des évolutions et innovations majeures dans le domaine maritime. L’arrivée de la vapeur, le lancement des navires de plus en plus grands, les records de vitesse sur certaines traversées furent par exemple des thèmes récurrents.
Il était de mise dès lors où on avait réussi dans l’accomplissement de ses affaires au commerce, à la course ou à la guerre d’asseoir son image sur des signes ostensibles de pouvoir et de richesse. Les éléments de décoration intérieure et extérieure des hôtels particuliers et des malouinières reprenaient les éléments discriminants de la marine tels que les ancres, les navires, les sabres et canons. Ces mêmes éléments de décoration étaient repris sur les cachets, blasons et armoiries.
EXOTISME A L'EPOQUE DES COMPAGNIES
Bien avant la création de la Compagnie des Indes orientales en 1664 par Colbert, en réalité dès le milieu du 16ème siècle, il fut ramené des épices, du café, du thé, des bois, des coquillages, des cotons, des soies, de la porcelaine. Tous ces produits nouveaux que l’aristocratie se partageait avaient quelque chose de fascinant. Il n’en était débarqué que très peu, les voyages étaient long, 8 à 10 mois pour atteindre l’Asie, les disparitions nombreuses du fait des conditions de mer, du fait des flottes concurrentes et ennemis, du fait du piratage. Ce que l’on savait de ces contrées lointaines et mystérieuses provenaient de ces nouvelles textures, de ces nouvelles saveurs mais aussi des récits des gens de mer et des dessins qu’ils en firent.
L’exotisme, pour qui pouvait en goûter, fut de grande influence, ce fut même un véritable phénomène de mode. Généralement associée à l’opulence et au faste, les objets empreints d’exotisme furent généralement de très belle facture et d’un goût très sur.
Les occidentaux raffolèrent immédiatement de la porcelaine qu’ils ramenèrent de chine. Cet engouement fut tel, qu’ils firent produire des porcelaines, essentiellement des services et pièces de table, aux décors polychromés et motifs occidentaux. Certaines sur commandes spéciales étaient aux armes, blasons et lettres de ceux à qui elles étaient destinées, ce qui était à l’époque le fin du fin du raffinement.
Les animaux marins ont fasciné. Ils n'étaient pas par essence facilement observables. On les découvrit au fil du temps que très progressivement. On fut émerveillé par tant d'espèces si différentes les unes des autres. Dans le gôut des travaux des naturalistes, ils furent reproduits très fidèlement pour montrer au monde leur existence, et évoquer parfois le plaisir qu'il y avait à les manger. Le monde vivant des mers et des océans fut reproduit de toutes les manières et dans tous les styles mais toujours dans le but de le magnifier.
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