OBJETS EN OS ET IVOIRE - SCRIMSCHAWS
Les objets travaillés par les baleiniers à partir de toute matière provenant des baleines tels que les os, les dents des baleines à dents, comme le sont les cachalots et les orques, sont appelés scrimshaws.
Il faut savoir que les baleines ne se chassaient que de jour compte tenu du danger inhérent à ce genre d’exercice. Les baleiniers disposaient de toute leur nuit et donc de temps libre et il fallait s’occuper.
Ils travaillèrent la matière première qu’ils avaient sous la main et dans un premier temps fabriquèrent des objets usuels tels que leur manche de couteaux, leur épissoir, le pommeau de leur canne, ainsi que quelques objets qu’ils ramenèrent au foyer comme des ustensiles de cuisines (cuillères, roulettes à festonner la pate, ..) et des objets de couture (boite à aiguilles, dévidoirs, bobines, …).
Avec le temps leur art s’améliora et se popularisa, Ils se mirent à réaliser des objets de plus en plus complexes et surtout se mirent à graver à l’aiguille l’ivoire des dents. Certains baleiniers avec une expression libre composaient eux mêmes leurs scènes, d’autres duplicaient en les décalquant avant de les graver des reproductions qu’ils découpaient dans des journaux. On comprend ainsi que les thèmes furent variés, des scènes de chasse à la baleine, aux portraits de personnages célèbres. Ils n’étaient pas non plus insensibles aux charmes des belles dont ils rêvaient.
Ils en firent un important commerce en vendant leur production aux bimbelotiers de leur port d’attache.
Parmi les autres objets faits d’os et d’ivoire et qui ne sont pas par définition des scrimshaws, il y a les objets exécutés avec des dents de morse et aussi les cannes, dites « cannes de capitaine », faites de vertèbres de requins enfilées sur une âme en fer doux au pommeau travaillé en corne, en os ou en ivoire.
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OBJETS EN FANON DE BALEINE
Il existe deux grands types de baleine, les baleines à dents et les baleines à fanons.
Parmi les baleines à fanons, il y a, par exemple et de manière non exhaustive, les rorquals, les baleines bleues, les baleines franches.
Les baleines furent chassées pour leur chair, leur graisse, leur peau, leurs os, leurs tendons mais aussi et ce n’est pas la moindre des raisons pour leurs
fanons.
Les fanons sont des plaques cornées enserrant des soies très dures qui disposées cote à cote garnissent leur mâchoire supérieure. 200 à 400 fanons suivant les espèces constituent un véritable filtre à krill et petits poissons dont elles se nourrissent. Chaque fanon peut au maximum et suivant les espèces faire 2 à 4 mètres de long et 30 à 45 cm de large.
Le poids total des fanons d’une baleine franche peut atteindre 1000 Kg.
Les fanons étaient nettoyés et pré-travaillées à bord puis usinées à terre.
Imputrescible, cette matière pouvait être débitée, rabotée, polie. Elle était appréciée pour sa solidité sa résistance, sa flexibilité. On en fit un nombre impressionnant d’objets et par exemple, d’où l’origine du mot, des baleines de corset, des baleines de parapluie, des scions de canne à pêche, des baguettes de pistolet et de fusil, des manches de gratte-dos, des fouets, mais aussi des matraques dites « matraques de bosquo ».
Des morceaux de plaques de fanons servirent de support à la peinture de scène de mer et parfois de rares et très prisées scènes de pêches à la baleine. Voir pour plus de détails le chapitre
Scrimshaws.
Les rolling pins ont la forme générale et le nom anglais des rouleaux à pâtisserie mais ce n’en sont pas. Ils étaient faits, de verre ou de pate de verre soufflé, pour être offerts par les marins, avant qu’ils ne partent en mer, à leur femme, à leur fiancé, à leur mère, à leur sœur, à toutes celles qui étaient aimées. Bristol était réputée pour ses verriers. Ils produisirent assurément tous les Rolling pins d'un bleu profond, couleur qu'ils avaient inventés et que d'autres ne surent reproduire.
Cette pratique typiquement anglaise que l’on situe entre les années 1850 et 1900, voulait qu’à la vue d’un rolling pin, celle à qui il avait été offert, ait une affectueuse pensée pour le marin qui était en mer.
Les rolling pins étaient peints ou décorés de transferts aux motifs de guirlandes de fleur, de pavillons, de bateaux et de toutes autres scènes évocatrices d’un bonheur regretté par le donateur.
Ils portaient toujours un envoi personnalisé : « Forget me not », « For my sister », « Love and be happy », « When you see remember me », « The ocean the sailor’s home »…
Noix du cocotier de mer - Coco-fesse
Le «coco-fesse» est la dénomination usuelle de la noix du cocotier de mer qui est la plus grosse des graines existant sur terre.
Cette noix comme son nom le suggère ressemble au postérieur d’une femme.
Forme hautement suggestive et dimension fidèle à ce dont elle ressemble font de cette noix, une fois polie, un objet de collection très recherché.
Le cocotier de mer est une espèce de palmier endémique des Seychelles.
Planté en bordure immédiate de rivage, ces noix étaient emportées par la mer, dérivaient au gré des courants et parcouraient de très longues distances. Les marins les repêchaient sans savoir d’où elles venaient et pourquoi pas d’arbres du fond des mers ?
Le cocotier est une espèce de palmier, il est présent dans la plus part des pays et îles au climat tropical. Il produit les noix de coco dont les coques de structure résistante au grain fin, vidées précautionneusement de leur amende, furent sculptées, ajourées, gravées par les autochtones, par les marins et les bagnards.
Les sujets et motifs étaient variés en fonction de la culture ou de l’émotion qui envahissait celui qui les travaillait.
La matière première abondante, le façonnage particulièrement aisé à l’aide de simples lames, la forme ronde ou ovoïde, le faible poids, le faible volume nécessaire à son rangement, le poli et le rendu final gratifiants expliquent le nombre très important de noix de coco qui furent ouvragées.
Les « palmiers à ivoire » originaires de la forêt amazonienne donnent des fruits dont la chaire intérieure (albumen) devient en séchant très dure et d’une texture très semblable à celle de l’ivoire. C’est cet ivoire végétal qui est appelé corozo ou tagua.
Le corozo se sculpte, se tourne, se polit presque aussi facilement et finement que l’ivoire.
Le corozo fut travaillé par les marins qui en firent par exemple des petites boites, des tabatières des râpes à tabac.
Le commerce et l’importation du corozo devint important dès lors ou les bimbelotiers, les tabletiers et les boutonniers l’adoptèrent et l’utilisèrent abondamment.
Si les coquillages des contrées éloignées nous sont désormais familiers, à d’autres époques il en était différemment. Ils furent objets de rareté et donc objets de valeur. La valeur combinée à la couleur, à la dimension de certaines espèces, à la matière et aux finitions obtenues réveillèrent l’imagination des artisans patentés comme celle des marins.
Les coquillages furent le support à tout type d’expression, ils furent polis, gravés, sculptés, ajourés, montés aussi sur des supports en bronze, en argent et même en or.
Les coquillages furent aussi assemblés dans des compositions complexes très en vogue au 18ème et 19ème siècle.
Si les marins pratiquèrent effectivement cet « art », ils ne furent néanmoins certainement peu nombreux à en réaliser à bord. Les femmes de bonne condition s’adonnèrent à cette pratique avec des coquillages importées en premier temps des Antilles. La production la plus importante provenait des ateliers artisanaux localisés en métropole mais aussi et surtout de ceux situés dans les Caraïbes et plus particulièrement de ceux réputés de l’ile de la Barbade.
Une des réalisations les plus caractéristiques fut le plateau hexagonal creux compartimentés et cloisonné garni de façon artistique d’innombrables coquillages. Une feuille de verre sur le dessus venant immobiliser la composition et la protéger de la poussière.
Deux plateaux assemblés formaient des boites, dont on pouvait se servir comme boite à couture.
Elles étaient à l’époque preuve de grand raffinement, mésestimées dès la fin du 19ème, elles sont désormais très recherchées.
"
Valentine" en est la dénomination anglaise.
Voir article connexe : Le bord de mer - Chapitre:
Les coquillages.
Certains marins excellèrent dans la pratique de la broderie.
Ils firent des sacs à destination de la gente féminine mais aussi de touchants porte-épingles, « pincushions » en anglais, en forme de cœur qu’ils vouaient à leurs « aimées » ainsi leurs cœurs étaient-ils près d’elles lorsqu’elles s’adonnaient aux travaux de couture. L’histoire veut que chaque épingle plantée soit une souffrance ressentie dans le cœur des marins pour qui les longues absences étaient éprouvantes.
Voir article connexe : Peintures - Sculptures - Chapitre:
Tableaux de laine - Tableaux de soie.
Nombres de boites à bijoux, à couture, à correspondance furent plus ou moins artistiquement marquetées. Du fait de la matière, les motifs de fonds étaient presque tous géométriques, les sujets pouvaient être par contre très variés, ce pouvaient être des fleurs, des scènes champêtres, des scènes maritimes et dans ce cas très souvent des ports.
Voir également dans la Catégorie "Peintures - Sculptures" le chapitre
Marquetteries de paille.
Nautical and maritime items: Scrimshaws, whale tooth, whale bone, bone model, spinning jenny, napoleonic french prisoner of war, rolling pins, valentine, sailor's shellwork, pincushions, silk brodery, strawwork
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